Franck Tressens devant une de ses malles Franck Tressens

Franck Tressens

Entreprise EPHTEE, artisan créateur de rêves

Maître Artisan malletier d'art installé en zone franche urbaine, à Cenon, Franck Tressens fait renaître dans son atelier, Ephtée, un savoir-faire d’excellence, reconnu Entreprises du Patrimoine Vivant. Coffrets à montres, bourses à bijoux, banc de cirage, malles de voyages ou multifonctions aux usages surprenants, bureau, studio, cuisine, couchage d'appoint... : sa créativité se décline à l'infini pour aboutir à des objets sur mesure, uniques et d'une élégance intemporelle.
Aïcha Chapelard

Vous étiez dans le secteur de l’immobilier… Comment est née l’envie de créer Ephtée ?

Franck Tressens

En effet, rien ne me prédestinait à devenir artisan. Je m’ennuyais dans mon travail et j’ai toujours eu une passion…pour les chaussures. Alors, je dessinais des bancs de cirage, des coffrets puis des malles. Une grande marque m’a félicité pour mon travail. Ça a été l’impulsion. Mon épouse a été mutée à Bordeaux. Domofrance avait des locaux disponibles à Cenon. Néophyte, avec très peu de matériel, je me suis jeté à l’eau. L’exigence de qualité a fait le reste. Chaque création reflète une envie particulière, conçue selon les désirs des clients et personnalisable jusque dans les moindres détails. Le véritable luxe, c’est le soin qu’on met dans notre création.

Malle anglaise

L’implantation en ZFU a t-elle été un atout ?

Certainement au début. On regrette simplement que les exonérations ne durent pas plus longtemps, surtout les premières années où on parvient enfin à faire du chiffre et où on espère embaucher…

Y a t-il eu des moments difficiles ?

Oui ! J’ai travaillé 8 ans seul. Puis une grosse commande m’a convaincu d’embaucher Volcie Descudet, ma stagiaire à l’époque, est aujourd’hui chef d’atelier. En 2011, les difficultés se sont amoncelées et les huissiers faisaient la queue devant la porte. J’ai eu très peur, j’ai cru que c’était la fin de l’aventure. D’autant que j’avais charge d’âme : je ne voulais pas licencier Volcie qui m’a soutenu et a connu les nuits blanches… J’avais tellement de choses à raconter encore avec mes mains… Alors, j’ai puisé dans mes ressources personnelles et une belle commande a achevé de nous sauver.

Franck Tressens

Vous accueillez beaucoup de stagiaires ?

Oui. C’est la politique de la main tendue ou du renvoi d’ascenseur si vous voulez. Je les forme et ils me forment. J’ai commencé en autodidacte parce que mon envie était irrépressible. Je veux montrer que tout est possible. On met du cœur, du sang et des larmes dans nos créations. Transmettre son savoir-faire aide à garder la tête froide.

Êtes-vous inquiet pour l’avenir ?

Je pense qu’il y aura toujours un débouché pour les produits de qualité, de luxe. Il paraît qu’il se crée un milliardaire par jour dans le monde… Depuis l’avènement du règne de l’informatique, on n’a jamais vendu autant de beaux stylos. L’un n’empêche pas l’autre. L’envie d’authenticité, d’objets issus de l’intelligence de la main, la transmission des savoir-faire sont des paramètres qui ne sont pas prêts de disparaître.

Aïcha Chapelard

Portrait réalisé dans le cadre d'un partenariat éditorial avec le mensuel l'Echo des Collines
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